J’ai une confidence à faire, je suis un peu trop sur les médias sociaux. Une partie de moi se justifie en disant que c’est là que sont mes étudiants et potentiels clients et que ça me permet de connecter avec eux. Logique!
Que ce soit une bonne chose ou juste une raison de procrastiner ( * tousse * ), le résultats reste le même. Je passe beaucoup de temps à lire ce que les gens disent. Pour améliorer mes cours, pour les soutenir, pour produire du matériel qui répond vraiment à leur besoin…
Un commentaire qui revient souvent quand les gens racontent leurs défis ou leurs fiertés est la peur du regard des autres.
Un chien, ce n’est pas un robot. Des fois, ils ont des moins bonnes journées, ils sont jeunes, ils sont excités ou alors l’environnement est simplement soudainement trop difficile pour eux à gérer. Ces personnes , pleines de bonnes intentions, essaient de contrôler leur chien qui ont zéro focus, s’élancent au bout de leur laisse, sautent, jappent, font une scène. Soyons honnête, rien que ne vous soit jamais arrivé!
Et ce n’est pas tant ce défi qui est difficile à avaler, c’est le fait que ça arrive en public. C’est d’offrir ce spectacle de leur « incompétence » à tous. Les sourcillements, les petits sourires, les gens qui murmurent, les conseils non sollicités… Vous savez de quoi je parle.
Ça fait mal en dedans. C’est dur à digérer.
Les gens dans le monde canin sont souvent des personnes sensibles. C’est à la fois une grande force, car ceci leur permet d’être au diapason avec leur chien, mais ceci veut aussi dire que le regard et les critiques des autres humains blessent plus qu’ils ne devraient.
Je suis comme ça aussi. Quand je promène mes jeunes chiens et que, soudainement, nous avons une difficulté, mon réflexe premier est de balayer l’horizon pour voir si quelqu’un nous a vu. « Dire que je suis éducatrice! Les gens vont vraiment penser que je suis la pire des sottes! »
Enfin ça c’était avant. Aujourd’hui (sauf-si-j’ai-eu-une-journée-particulièrement-difficile-car-je-reste-humaine-malgré-tout) le regard des autres, j’en ai rien à cirer.
Alors à vous tous, mes amis du monde canin, qui fondez de honte sur le trottoir lorsqu’il arrive la moindre petite incartade avec votre chien, voici ce que je me répète chaque fois que je sens mon embarras monter.
Tous ne partent pas au même point. On ne peut pas comparer le départ d’un sprinteur avec celui d’un marathonien
Je ne connais pas les défis que vous vivez avec votre chien… et votre entourage et les gens dans la rue autour de vous non plus.
Vous avez votre chemin à faire. Vos défis. Votre situation. Ils ont les leurs.
Nous n’avons pas non plus les mêmes objectifs.
La petite famille qui promène son Golden Retriever attaché à la poussette à des critères différents que la personne qui pratique son obéissance au coin de la rue. La personne qui réhabilite un chien de refuge aura aussi des défis différents que celui qui tente de gérer un jeune chiot plein d’énergie.
C’est juste la réalité 🤷
Alors si vous vous surprenez à surveiller le regard des autres, rappelez-vous que chaque cheminement est différent.
Confidence : J’entraîne en sport attelé, c’est ma plus grande passion. Avoir une belle marche en laisse détendue est dans mes objectifs, mais ce n’est pas en haut de ma liste. Pour cette raison, je laisse mes jeunes chiens tirer en laisse ( * gasp * ) et les encourage même ( * double gasp * ). Je me sers des balades pour leur apprendre les commandes, à être en avant et à garder la tension sur leur harnais. Quelqu’un qui me verrait promener Seph penserait que je suis la pire des incompétentes. Pourtant, le fait qu’il commence à tirer en laisse me remplit de fierté.
Une fois cet entraînement fini et cet apprentissage transféré sur le harnais, je dois donc redoubler de force pour leur apprendre à marcher « convenablement » en laisse puisqu’on a des mois de traction à rattraper. Raison pour laquelle j’ai exploré toutes les techniques pour apprendre la marche sans tirer. Je vous les présente toutes dans mon cours Sans Tension.
Répétez après moi : « M’en Fiche ». Pas convaincu? Répétez encore!
Éventuellement, il vous faudra adopter le mantra « M’en Fiche » chaque fois que vous sentez le regard de quelqu’un sur vous. Et puis après? Oui c’est déplaisant, mais est-ce que ça change vraiment de quoi à votre vie? Dans les faits là, pas juste dans votre tête!?
Rappelez-vous aussi que la personne n’y pensera sûrement plus dans quelques minutes. Alors pourquoi vous en faite pendant le reste de la soirée et la journée du lendemain? Est-ce si important? Est-ce que ça vaut la peine de gâcher votre journée ou votre semaine pour ça?
Demandez vous bien franchement, pourquoi est-ce que vous ressentez ces émotions?
- Peur de l’échec? Vous êtes en entraînement, donc en train d’éviter l’échec!
- Peur de ne pas être à la hauteur? Je vous parie que, avec tout le temps que vous mettez sur votre chien, il excellera bien plus que celui des gens qui n’entraînent jamais!
- Peur d’avoir l’air ridicule? Vous savez qui a l’air ridicule, ceux qui abandonnent! Donc ce n’est pas vous!
Chaque fois que je sens monter mon stress par rapport aux regards des autres, je me demande de manière très objective pourquoi j’ai peur, pourquoi ça me dérange. Bien souvent, la réponse est tellement peu important que ça suffit à me calmer.
Pas encore convaincu que vous vous en fichez? Continuez à vous le répéter. Comme les anglophones disent : Fake it ‘till you make it!
Confidence : Je fais de l’anxiété sociale. Pour moi, me sentir jugée, c’est excessivement anxiogène. J’ai mis longtemps à me convaincre, justement, que je m’en fiche quand quelqu’un me juge ou-que-je-pense-qu’il-me-juge (soyons honnête, c’est plus souvent le deuxième). Mais j’y suis arrivée en me répétant que ce n’est pas si important. Encore, encore et encore!
Les gens qui ne font rien se font rarement remarquer
Les gens vous regardent? Bravo. Ça veut dire qu’au moins, vous êtes proactif. Vous faites quelque chose.
La meilleure façon de ne jamais se faire juger est de ne jamais rien faire. Mais… Soyons honnête, personne n’arrivera jamais à rien en restant enfermé chez lui à être le plus invisible possible.
Les gens ont une opinion sur vous? Ça veut dire que vous faites quelque chose! Aussi difficile que ce soit à accepter, bravo!
Ce qui m’amène à mon dernier point. Se faire juger est quasiment inévitable… Mais a probablement peu à voir avec vous.
Les gens sont tout aussi stressés que vous. Ils ont juste besoin d’une soupape. Vous étiez juste présent au bon moment.
Récemment, j’étais vraiment découragée. Il me semblait que tout le monde parlait dans le dos de tout le monde. Que tout le monde avait toujours quelque chose à redire sur ce que les autres faisaient. Il me semblait que tout était vraiment lourd.
À quoi bon se forcer si on ne sera jamais à la hauteur?
J’avais beau me répéter que je m’en fichais (voir le deuxième point), ça me faisait une crotte sur le coeur quand même.
Puis un jour… alors que je discutais avec une amie de la coupe de cheveux horrible de quelqu’un ( * tousse tousse * j’avoue, je suis coupable!) j’ai eu une révélation soudaine. Notre discussion n’avait franchement rien à voir avec la coupe de la personne dont nous parlions. Nous étions toutes les deux très stressées, nous avions eu une très mauvaise semaine. Nous avions besoin d’une soupape et les cheveux de Madame X nous l’offrait. Ça aurait pu être l’état du trottoir, un arbre qui penche trop dans la rue, quelqu’un avec une drôle de paire de pantalons, ça ne changeait rien. Nous cherchions juste, inconsciemment, un prétexte pour évacuer du stress.
Maintenant, chaque fois que j’ai peur que les gens placotent à mon sujet, je me rappelle que ça n’a très probablement rien à voir avec moi. Je sers juste un prétexte pour ventiler du stress.
Eh bien ventiler! J’en ai rien à cirer! 😊
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