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Depuis quelques jours, Rina est devenue désagréable. Elle sursaute à tous les bruits, aboie, guette et à même de la misère à se coucher et s’endormir dans la journée. 

Elle est vraiment pénible et difficile à gérer. 

Techniquement, il ne s’est pas passé grand-chose. 

Tout d’abord, la semaine passée, ma mère a commencé à venir travailler chez-moi à cause de problèmes d’Internet. 

Mardi, la vétérinaire chiropraticienne est venue à la maison évaluer Helé. 

Mercredi, mes parents ont apporté une énorme chaise au deuxième étage.

Jeudi, ils sont revenus poser un tapis et ont dû bouger plusieurs meubles. 

Le problème, c’est que ça s’est passé dans la maison.

Rina est un chien sensible. Très sensible. Elle n’est pas non plus le pitou avec le plus de confiance en elle ni de résilience. Ça lui prend une dose de courage pour « affronter » le monde extérieur et ses expositions doivent être balancées par des moments de repos dans un environnement sans stress. 

Pour faire simple, Rina a besoin d’un environnement calme et sans source de stress pour recharger ses piles à courage. 

Rina a besoin de son havre. 

Le problème, et la raison pour laquelle dernièrement Rina est désagréable, c’est que le havre a été rompu. 

Seph et Helé, eux, ont à peine sourcillé lors des événements. Ils sont des chiens naturellement confiants qui prennent la vie positivement. Ils n’ont pas besoin d’un havre. Ou plutôt, leur havre est en eux-mêmes. Ils sont capables de recharger leur pile à courage tout seul et la charge dure longtemps. 

Contrairement à Rina dont les piles se déchargent vite et qui a besoin de prendre un bon moment sur la charge (c’est-à-dire dans le calme) pour les remplir. 

À 2 ans et demi, elle est quand même capable d’en prendre. 

Première journée, Rina était un peu plus jappeuse que d’habitude, mais sans plus. Ça aurait normalement passé dans le beurre. Mais la deuxième journée a amené elle aussi son lot de perturbations dans la maison et RinRin s’est mise à avoir de plus en plus de difficulté à se gérer. 

Ce que je pense, c’est que le havre a été perturbé. Comme ces événements sont arrivés dans la maison, un à la suite de l’autre, Rina n’avait plus cet endroit calme et sans soucis où se reposer et recharger ses piles à courage. 

Quand Rina était jeune et que je me suis aperçue de sa fragilité, qui s’exprimait sous la forme de réactivité aux humains, hypervigilance à l’extérieur et autre comportement typique de chiens intenses en plus exagérés, ma stratégie a été de m’assurer qu’elle avait toujours des moments pour se reposer. Des moments où elle n’était pas exposée à ce qui la faisait réagir. Mon approche n’a pas été du tout conventionnelle en ce sens où j’ai préféré diminuer les expositions pour me concentrer sur la faire se sentir en sécurité. J’ai ensuite réintroduit progressivement et à très petite dose les choses qui l’inquiétaient. Aujourd’hui, Rina est un chien qui adore les gens, sait pondérer ses réactions et n’a plus autant de comportements dits « dérangeants » qui sont, en fait, une expression de ses insécurités. Elle gagne justement en confiance et apprend, de plus en plus, à recharger ses piles-à-courage par elle-même. 

Sauf depuis quelques jours. 

Parce que le havre, la maison, la zone de calme, a été perturbé plusieurs journées de suite par des visites, du brassage, des déménagements de meubles, etc. 

Quelques jours de repos où j’ai fait particulièrement attention à faire des activités sans surprise (j’écrirais plus à ce sujet bientôt) ont servi à rétablir le tout et l’aider à se reposer mentalement. Les crises d’aboiement aux moindres sons sont parties. 

Le havre a été rétabli. Les piles ont été rechargées. 

Je me suis demandée, il arriverait quoi par contre si j’avais un train de vie plus chaotique. Par exemple, si j’avais des enfants qui rentraient et sortaient pour aller jouer dehors, invitaient leurs amis, etc. Certains chiens s’habitueraient, bien entendu. Ce serait le cas Helé et de Seph. Mais les chiens sensibles comme Rina, est-ce qu’ils finiraient par s’adapter? Je n’ai pas de réponses à cette question. (La vérité est aussi que je n’aurais pas pris ce chien, si spécial dès ses 5 semaines de vie, si j’avais eu un train quotidien moins calme) 

Ou alors que se passerait-il si, par excès de zèle, je faisais venir 15 camions de déménagement chez-moi et bougeait tous les meubles tous les jours pour qu’elle s’habitue sans penser que, ce sont elle a de besoin, c’est de repos? C’est un exemple exagéré, mais c’est quelque chose que je vois souvent lorsque les gens veulent régler un problème de comportement. Si un chien est réactif et qu’on lui fait rencontrer constamment plusieurs chiens, quand peut-il se reposer et recharger ses « piles à courage » ? Y a-t-il des moments où ses promenades sont sans souci et paisibles? 

Mes réflexions en sont encore à leur début, mais ceux qui ont suivi mon webinaire sur les méthodes de gestion savent que je ne préconise pas la surexposition. 

Et vous, votre chien a-t-il un havre? Y a-t-il un moment ou un endroit où il sait qu’il n’arrivera pas de surprises, pas d’excitation, qu’il sera en sécurité? De quoi ces différents havres peuvent-ils avoir l’air? Certains utilisent une pièce, un endroit, etc. Je trouve ça astucieux. 

Qu’arrivent-ils aussi aux chiens qui ont besoin d’un havre, mais n’en ont pas nécessairement? 

Et vous, votre chien a-t-il besoin d’un havre? Si oui, comment pouvez-vous lui en « construire » un?

Et vous-mêmes? Avez-vous votre propre havre? 

Est-ce que ce sont des théories farfelues ou est-ce que ça ne pourrait pas expliquer pourquoi certains chiens ont de la misère à se reposer et à recharger leurs piles à courage? 

Je n’en ai aucune idée…

À suivre…! 

Faites-moi part en commentaire de vos réflexions à ce sujet.