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1. Rentrer du bureau fatigué de sa journée

Lorsque vous rentrez du bureau, vous êtes épuisé de votre journée. Vous ne pensez qu’à une seule chose, retourner à la maison le plus vite pour vous affaler sur votre sofa et regarder la télévision. 

La routine, le fait d’être sollicité pendant 8h, les collègues, les patrons, le travail qui s’accumule, tout ça, ça devient épuisant. 

Techniquement, vous n’avez « rien » fait. Vous avez bougé votre souris, vous avez marché jusqu’à l’imprimante. Si vous êtes particulièrement vaillant, vous avez peut-être monté et descendu quelques marches, sinon vous avez pris l’ascenseur. Bien entendu, vous avez deviné que lorsque je dis que vous n’avez « rien » fait, je parle d’activités physiques. Mentalement, votre cerveau vient de faire un marathon. Il a été actif et sollicité toute la journée. 

C’est pourquoi, lorsque vous rentrez le soir, vous ne voulez qu’à une seule chose, déconnecter et mettre le hamster à « off ». Vous avez plein de projets, plein d’idées, mais plus aucun jus à donner. 

Physiquement, par contre, votre corps reste plein d’énergie, même si mentalement vous n’y êtes plus. Cette constante sollicitation mentale vous rend fatigué et le fait de ne pas bouger vous rend dans un espèce d’état étrange d’être aux aguetx et prêt à agir, mais de ne pas avoir la motivation de faire quoi que ce soit. Ajoutons à tout cela les petits irritants de la vie et vous êtes maussade, de mauvaise humeur et vous avez l’impression d’être prisonnier de votre train-train quotidien. 

À votre état de fatigue mental, il manque les neurotransmetteurs créés par l’exercice physique pour être réellement apaisé et ressentir une bonne fatigue.  

Beaucoup de gens qui ont intégré une marche sur l’heure du dîner, commencé à faire des longues promenades avant ou après le travail ou ont choisi un moyen de transport alternatif comme le vélo pour se rendre à leur bureau, ont noté une amélioration de leur état général, tant au niveau de leur santé physique que mentale. 

Pourquoi je vous raconte ça? Parce que c’est la même chose pour votre chien. 

De plus en plus de gens parlent de stimulation mentale. Apprendre des tours à leur chien, utiliser des jouets interactifs pour leur nourriture, leur construire des casse-têtes masticatoires. Tout ça c’est super et important. C’est une bonne chose. Ça en prend! Continuez!

Le problème, ce n’est pas ça. La stimulation et l’exercice mental, c’est bon. 

Le problème, c’est quand l’exercice mental devient un remplacement à l’exercice physique. 

Je ne parle pas ici d’une situation temporaire pour un chien qui serait malade, blessé, en convalescence, vieillissant. Il s’agit là d’une situation particulière nécessitant des mesures particulières. Donc, si votre situation entre dans cette catégorie, ne culpabilisez pas! 

Je parle ici de chiens en santé, qui n’ont aucune restriction, qui n’ont pas l’occasion de bien courir à fond dans un milieu sans surprise et sans énervement et dont la seule stimulation, jour après jour, est de seulement faire travailler leur cerveau en dehors de petites promenades en laisse.  

2. La stimulation mentale remplace-t-elle l’activité physique?

Sur les réseaux sociaux, il circule plein d’infographies sur à quel point les activités masticatoires sont fatigantes pour les chiens. Elles comparent le temps passé à faire des activités mentales par rapport aux activités physiques. Au début, on parlait de ratio égal. Puis, le ratio a changé. 15 minutes à gruger équivalaient à 30 minutes d’exercice physique. Puis 45 minutes. Puis 1 heure. Et, dernièrement, on voit des infographiques comme quoi 30 minutes d’exercices mentales équivaudraient à 3 heures d’activités physiques intenses. 

Ensuite, viennent les infographies qui parlent de l’importance de ne pas surstimuler le chien et de leur apprendre à être calme. 

Les gens, devant ce bombardement d’informations, ne savent plus quoi penser. Ils veulent bien faire. Ils ont leur vie aussi. Ils ne veulent pas que le chien devienne un monstre inépuisable. Si 30 minutes à gruger équivaut à 3 heures d’activités physiques, ne tombons nous pas dans la surstimulation si nous allons promener notre chien en plus de ça? C’est une question légitime qui se pose! 

Mon problème avec les images qui circulent sur les réseaux sociaux est à quel point elles cherchent à culpabiliser les gens… Et à quel point elles diffusent des informations exagérées. 

30 minutes d’activités masticatoires n’équivalent pas à 3 heures d’activités physiques. Elles équivalent à… 30 minutes d’activités masticatoires. 

Si vous avez lu mon article sur les besoins d’activités chez les chiens, vous savez que les trois types ne peuvent remplacer l’autre. 

3. Le chien qui rentre survolté de sa promenade ou attaque la laisse durant celle-ci

De la même manière, si le régime d’activités de votre chien consiste à faire rouler des balles distributrices avec son nez et à faire des promenades en laisse où il est bombardé de stimuli venant de l’environnement, il est très possible que votre chien soit surexcité en rentrant de sa balade. Comme vous à la fin d’une journée particulièrement demandante au bureau où vos collègues vous auront constamment dérangé, il sera maussade et de mauvaise humeur, son corps aura encore de l’énergie à bouger mais plus la motivation de se lever. 

C’est un problème qu’on voit souvent chez les jeunes chiens. Lorsqu’ils rentrent de leur balade et que leur humain les détache, ils font des zoomies en courant partout dans la maison. Ou alors, durant la promenade, ils attaquent la laisse et les vêtements de la personne qui les promène. C’est que leur cerveau immature n’est pas capable de gérer ce surplus d’informations continuelles. La personne se fait alors conseiller de faire des promenades plus courtes afin d’éviter ceci. Ce qui est la bonne chose à faire. Mais il est important de compenser en s’assurer que les besoins d’activité physique soient quand même comblés! Réduire la stimulation mentale environnementale en coupant dans l’activité physique n’est jamais une recette gagnante. À la place, jouez ensemble dans la maison, faites des entraînements dans votre cour clôturée ou allez vous promener dans un endroit paisible. 

Si votre chien est réactif ou anxieux, le fait de le faire constamment rencontrer d’autres chiens ne l’aidera pas dans sa réhabilitation car il n’aura pas le temps de digérer ce qui est arrivé et d’apprendre de vos entraînements. Il sera constamment sur le qui-vive et survolté car son corps sera prêt à réagir à la vue du prochain toutou que vous croiserez. 

Mon conseil : Prenez une pause des stimulations venant de l’environnement 

Allez faire dépenser votre chien dans un endroit sans surprise et sans énervement. Allez faire une randonnée, allez vous promener dans un quartier tranquille. Quand avez-vous pris le temps de souffler et de faire une activité paisible pour la dernière fois?

N’oublions pas que de se promener en laisse est intrinsèquement frustrant pour les chiens. Ils marchent naturellement plus vite que nous et doivent constamment réajuster leur allure afin de ne pas tirer. Ils ne peuvent pas non plus aller où ils veulent, s’éloigner ou aller investiguer quand ils en ont de besoin. Nous pouvons pallier à ceci en faisant des promenades tranquilles et avec peu d’énervement. 

4. Pour avoir un chien bien fatigué, ça prend de l’équilibre

Dans la vie, c’est comme pour nous les humains, les chiens doivent dépenser à la fois leur cerveau et leur corps. Temporairement, oui, l’un peut remplacer l’autre (par exemple si une journée, je fais une longue randonnée, je ne donnerais pas de stimulation mentale à mes chiens ce soir-là). En général, par contre, ça prend un équilibre. 

La stimulation mentale est importante pour le bien-être de votre chien. Si vous jouez constamment à la balle avec lui et ne faites rien d’autre, il deviendra complètement surstimulé et vous n’arriverez jamais à l’épuiser. 

La stimulation physique est importante aussi pour le bien-être de votre chien. S’il fait juste gruger et mastiquer, à moins comme je l’ai dit plusieurs fois d’être dans une situation soit temporaire soit exceptionnelle, il ne sera pas comblé. Il sera grincheux, inquiet, surtout sur cet espèce de qui-vive physique sans avoir l’énergie mental pour faire quoi que ce soit. 

Vous voulez jouer à la balle? Pas de problème. Utilisez-la comme renforcement durant vos sessions d’obéissance. 

Vous voulez utiliser des tapis de fouille. Pas de problème. Combinez ceux-ci à une belle promenade et donnez-les à votre chien à votre retour à la maison pour l’aider à transiter vers le calme après votre belle activité ensemble. 

N’oubliez pas que, nous aussi, nous avons aussi besoin de bouger! Alors, aussi bien le faire ensemble! 

Continuez votre lecture! Lisez la série complète sur les besoins du chien.