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La cage fait l’objet de grands débats. En éducation canine, il s’agit d’un sujet impossible à éviter, et comme beaucoup de sujets concernant les chiens, il déclenche les passions. Il y en a pour qui l’idée même d’enfermer un chien est  répugnante, alors que d’autres affirment qu’il s’agit de la “maison” ou de la “chambre” de leur toutou. 

 

Pourtant, tôt ou tard, vous allez être confronté à la cage.

 

Cet article ne participe pas à ce débat . Ce n’est pas son objectif. Ça, on en parlera une autre fois… 

 

Cet article s’adresse plutôt à ceux qui n’en ont pas besoin et se demandent pourquoi gaspiller de l’énergie à enseigner à un chien à être confortable enfermé, puisque ça n’arrivera jamais. 

 

Bah oui, si vous n’avez pas besoin de mettre votre chien dans une cabane… pourquoi perdre du temps à l’entraîner!? 

 

La cage, c’est un peu comme la muselière. On n’en a pas de besoin… jusqu’à ce qu’on en aille de besoin. 

 

Si vous regardez le Muzzle Up Project, on trouve une liste d’une dizaine de bonnes raisons pour apprendre à son chien à aimer sa muselière même si on croit que le chien n’en aura jamais de besoin. 

 

La cage, c’est la même chose. 

 

Votre chien n’a pas besoin de sa cabane, c’est génial. Devriez-vous lui apprendre quand même à y aller? Je le crois fermement! 

 

Pour une simple et bonne raison : le jour où votre chien devra y aller, vous n’aurez plus le temps de l’entraîner. 

 

Lorsque Tsumo a eu son opération au genou, le chirurgien vétérinaire a prescrit un repos en cage de deux semaines. Cette période de confinement était non négociable. 

Il fallait absolument empêcher Tsumo de se lever et de se promener alors que son genou était encore fragile. De plus, la cage contenait un gros coussin moelleux, on savait qu’en cas de chute, qu’il se ferait le moins mal possible. Je le répète, cette consigne nous avait été donnée par le vétérinaire et était obligatoire. 

 

Un animal ne comprend pas ce qu’est une chirurgie. S’il se réveille confus et en douleur, son instinct lui dicte de s’enfuir ou du moins se cacher au cas où un prédateur aurait reniflé son odeur. 

Mais Tsumo n’était pas en danger. Et cet instinct, qui dans la nature aurait pu lui sauver la vie, pouvait, dans un contexte de maison, avoir des conséquences graves. La première semaine, Tsumo était plutôt relax et on aurait peut-être pu se passer de la cage. Après cette période, par contre, il voulait recommencer ses activités normales. Il allait un peu mieux, mais sa patte restait faible. Les chiens sont plutôt vaillants et n’aiment pas rester plus de temps que nécessaire au repos. Dans la nature, survivent ceux qui continuent malgré tout. Dans la nature, les chirurgies orthopédiques n’existent pas non plus. 

 

Que serait-il arrivé si Tsumo n’avait pas été habitué à la cage avant son repos forcé?

 Un animal qui n’a jamais été dans une cabane ne comprend pas le principe. 

 Il aurait paniqué lorsqu’on l’aurait enfermé, cherché à sortir, se serait débattu. Il aurait gaspillé beaucoup d’énergie. Parce que Tsumo avait été entraîné à la cage avant sa chirurgie, il a pu utiliser toute son énergie à guérir. Il était serein plutôt qu’en panique. 

 

L’utilisation de la cage était nécessaire, prescrite par le vétérinaire, et en dehors du débat éthique autour de son utilisation. 

 

Une opération, ça se prépare. Un accident, par définition, ça ne se prévoit pas.

 

Si votre chien se blesse à la maison, lors d’une balade en voiture ou d’une activité, et que vous devez aller chez le vétérinaire d’urgence, celui-ci l’enfermera dans le chenil pour pouvoir mieux le surveiller et éviter qu’il bouge. Si l’animal n’a pas été habitué à la cage, il paniquera. Soit il tentera de sortir, soit il se terrera dans un coin, complètement terrorisé. 

 

À nouveau, toute cette énergie est de l’énergie gaspillée que le chien (ou le chat) aurait pu mettre à guérir. 

 

Aller chez le vétérinaire n’est jamais une expérience agréable, mais un entraînement à la cage ou à l’enclos pourrait lui faciliter ce moment difficile. 

 

Encore une fois, le jour où vous en aurez besoin, vous n’aurez pas le temps de lui enseigner que la cage est un lieu de repos et de bonheur. Alors oui, la cage sera la prison que vous vouliez lui éviter. 

 

Entraîner votre chien à aimer sa cage n’a pas à être fastidieux non plus. Il existe plein de stratégies pour « entraîner sans entraîner ». Je les explique toutes dans mon cours « J’aime ma cage ».  

 

Peu importe de quel côté du débat vous vous situez, entraîner votre chien à aimer sa cabane pourrait un jour lui sauver (et à vous aussi), bien des soucis. Même si vous êtes convaincu de ne jamais l’utiliser, je crois que vous devriez tout de même montrer à votre chien que la cabane est un lieu pour la détente et les activités calmes. 

 

Parce que, le jour où vous en aurez besoin, il sera trop tard.