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Il y a trois ans, je suis partie de Montréal pour mes chiens.  

J’ai arrangé ma vie afin d’être mobile et, après deux ans de préparation, j’ai quitté mon logement au bord du parc Bellerive pour m’installer dans les montagnes Laurentiennes. Je me plaisais énormément dans la métropole. Ce n’était pas ça le problème. J’ai grandi à l’ombre du Stade olympique, station Joliette! Je suis Montréalaise jusqu’au bout des ongles.

Mais je suis quand même partie. 

Dans un petit village perdu au fin fond du lointain. 

Pour les chiens. 

Parce que je me suis rendu compte qu’ils étaient plus heureux en campagne. Parce que je me suis rendu compte qu’être libre les aidait à se sentir apaisés. 

Suite à mon déménagement, j’ai effectivement vu que mes chiens étaient plus reposés, moins énervés, moins stressés, plus focus, moins vigilants. Tout ça en même temps. 

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Ça a été une des meilleures décisions que j’ai prise. 

Je réalise que partir en région n’est pas à la portée de tous. Moi-même, j’ai dû travailler d’arrache-pied pour me le permettre. Mais cette opportunité m’a fait énormément réfléchir sur le besoin des chiens de liberté et de courir à fond de temps en temps. 

Dans cet article, nous parlerons : 

  • Du besoin de liberté
  • Quoi faire si votre chien ne peut être libre
  • Des façons d’ajouter cet élément à notre quotidien sans nécessairement devoir relocaliser sa vie au complet

 1. Est-ce que les chiens ont besoin de liberté?

Est-ce qu’un chien peut passer sa vie en laisse, sans jamais être libre, et être pleinement épanoui?

C’est dur à dire. Comment mesurons-nous le degré d’épanouissement des chiens? 

On ne peut pas vraiment leur demander « Hey, te sens-tu épanoui? » 

Par contre, je peux voir que mes chiens dorment plus durs lorsqu’ils reviennent d’une promenade en liberté. Qu’ils sont moins aux aguets durant celle-ci qu’après une balade en laisse. Qu’ils réagissent moins aux différentes petites choses. Ils ont l’air plus heureux, plus sereins, plus contentés. 

Pour cette raison, et parce que la laisse engendre beaucoup de frustrations et de fatigue mentale, je crois que les chiens ne sont pas faits pour vivre au bout d’une corde. Il s’agit d’une opinion controversée, je le sais. 

Attention, je ne dis pas que les laisses sont mauvaises! Aucunement. Elles ont leur raison d’être. Dans les lieux publics, il est hors de question pour moi de les détacher. Non seulement c’est la loi, mais en plus, ce serait irrespectueux de faire autrement pour les autres personnes. D’ailleurs, je déteste ces gens qui se croient au-dessus des règlements et détachent leur chien où bon leur semble. Les laisses sont une bonne chose.. dans certains contextes. Mais je ne pense pas que les chiens soient faits pour vivre constamment en étant attachés et retenus. Pour cette raison, j’essaie de pouvoir offrir la possibilité à mes chiens d’être libre autant que possible dans des endroits sécuritaires. C’est le choix que j’ai fait en déménageant dans un endroit où ils pouvaient jouir de cette liberté. Parce que je ne pense pas, je l’ai dit, qu’un chien est fait pour vivre au bout d’une corde. 

C’est la conclusion à laquelle j’en suis arrivée en observant mes chiens grandir et vivre au coeur d’une métropole québécoise. Se sont-ils adaptés? Oui. Étaient-ils heureux? Aussi. Mais étaient-ils aussi heureux que lorsqu’on allait en campagne au chalet? Non. C’est ce qui a motivé cet important changement dans ma vie. 

Un chien, c’est fait pour courir. C’est fait pour prendre son élan, déployer ses pattes, courir à toute vitesse, ralentir, faire volte-face, sauter par-dessus des obstacles, renifler les odeurs au sol, puis partir à nouveau. 

Bien entendu, l’éducation est importante. Si votre chien s’enfuit, utilisez une longe, enseignez-lui le rappel, faites des jeux de proximité. Mais n’oubliez jamais que les ancêtres de votre chien ont été reproduits, sélectionnés et modifiés afin de courir, d’accomplir un travail ou d’assister leur humain dans leur activité. Même si c’était juste pour leur tenir compagnie. Pas pour vivre au bout d’une corde.

Le besoin de liberté du chien lui permet également d’éviter la fatigue ou surstimulation mentale en lui donnant la possibilité de se retirer d’une situation. Il fait en sorte aussi que son besoin de sécurité soit comblé en lui permettant de partir si quelque chose lui faisait peur. Il lui permet d’éviter l’énervement et de gérer les surprises à sa façon. Selon moi, même si un chien n’a peut-être pas fondamentalement besoin d’être libre, le fait d’avoir sa liberté lui permet à tout le moins de combler ses autres besoins. 

Mes chiens qui courent en liberté!

2. Et si mon chien ne peut pas être libre? Parce que c’est un terrier, un chien primitif, car il n’a pas de rappel ou est réactif?

Les premières fois qu’on m’a parlé du besoin des chiens d’être libre, j’avais un shiba inu et une husky mixte. 

Pas nécessairement des races compatibles avec le fait de détacher notre et de le laisser partir. 

On s’entend qu’il va partir, pas de problème… Mais va-t-il revenir? 

Lorsque j’avais entendu ça, je me souviens d’avoir fini la formation avec un air dépité. Moi et une autre gardienne de chiens nordiques, on essayait de faire comprendre notre réalité à des gens qui avaient des chiens de chasse, mais c’était peine perdue. 

Bref, à part un grand sentiment de culpabilité, cette formation ne nous a rien apporté. 

Si votre chien n’a pas de rappel ou part à l’aventure, utilisez une longe. Il n’y a aucun problème avec ça. 

Dans les endroits où il est permis et sécuritaire de laisser votre chien en liberté, mettez-lui une très longue laisse et passez un bon moment ensemble. Sera-t-il 100% libre? Non, mais c’est la vie! Il faut mieux un peu de liberté qu’aucun. Avoir un terrier, un husky, un chien étiqueté dangereux pour lequel les lois sont hyper strictes, veut dire devoir faire les choses un peu différemment. On peut tenter de trouver un juste milieu avec ce qui est à notre portée, tout simplement. 

Je ne détache pas Tsumo, mon shiba inu, car je sais très bien qu’il prendrait la poudre d’escampette. Comme il vit avec mon amoureux, mon impact sur son entraînement est limité et je ne prendrais pas cette chance. Alors quand Seph, Helé et Rina sont en liberté dans le bois, Tsumo les suit avec sa longe. Dans sa tête, il peut quand même courir et avoir du plaisir. C’est mon unique objectif et j’adore le regarder aller. 

C’est la même chose que j’ai faite lorsque j’ai accueilli Rane, le jeune corgi que j’ai eu en famille d’accueil. Cette fois-ci, ce n’était pas un problème de rappel, mais bien de danger. Rane était réactif à… tout ce qui bougeait. Et avait un historique de morsure. Il était hors de question pour moi de le détacher. 

Rane a donc passé ses premières balades en longe attachée à ma taille. Puis en la traînant au sol lorsque j’ai eu confiance qu’il resterait proche de moi par lui-même. 

Si votre chien ne peut être libre, peu importe la raison, ça arrive. Utilisez une longe. 

3. Comment offrir plus de liberté à notre chien au quotidien?

Quand je parle de liberté, je ne parle pas de laisser notre chien faire n’importe quelles niaiseries au moment que ça lui tente. Au contraire. Je suis une personne assez stricte dans mes attentes. Par contre, mes chiens ont des périodes où ils peuvent lâcher leur fou en toute sécurité. Il y a des moments dans la vie pour avoir des attentes plus structurées et d’autres pour être des chiens sauvages qui courent. La possibilité de faire des choix, en toute liberté, rend les chiens beaucoup plus coopérants et moins stressés durant les moments d’encadrement.

Lors de vos balades, par exemple, vous pouvez laisser votre chien guider votre circuit et le laisser renifler et explorer. C’est une tactique que j’aime beaucoup lorsqu’il s’agit d’une promenade en laisse de style trio-de-vidange (pipi, caca, énergie). 

Vous pouvez également faire des promenades plus encadrées, mais sortir votre longue dans un espace clôturé ou semi-clôturé et en profiter pour laisser votre chien courir. 

Faire du canicross et laisser votre chien mené, c’est-à-dire suivre ses décisions et lui faire confiance, est également superbe non seulement pour combler le besoin de liberté en toute sécurité, mais aussi pour l’apport en confiance en lui que ça va lui amener. Je suis une grande fervente des sports attelés pour ceci. 

Je ne suis pas une adepte des parcs à chien, ce n’est pas un secret pour personne, mais vous pouvez profiter d’un moment où il n’y a personne pour y détacher votre chien et jouer avec lui et le laisser courir à sa guise.

Et si vous vivez dans un milieu où les lois réglementent la longueur des laisses, rien ne vous empêche, la fin de semaine venue, de mettre votre chien dans votre voiture pour aller explorer et faire de la randonnée avec lui! 

Je crois personnellement que nos amis canins ont besoin de courir à plein régime au moins quelques fois par semaine. De vraiment prendre leur élan et de s’ouvrir les pattes au maximum! Ayant vécu en ville, je sais à quel point ces opportunités sont rares, mais j’ai pu constater le grand bien qu’une séance de sprint à plein régime apportait à nos compagnons à poil. 

Et vous? Quels sont vos trucs afin d’offrir plus de liberté à vos chiens? 

Vous pouvez continuer vos lectures sur les besoins des chiens en lisant le reste de la série : 

Crédit Photo : 2 Hounds Photography